mercredi 16 décembre 2009

Jour ordinaire de grève à la RATP...


Depuis 7 jour, les conducteurs de la ligne A du RER, gérée par la RATP, ont débrayé. Afin d'assurer le service minimum, ce sont les cadres et les agents de maîtrise qui aident les conducteurs non grévistes à assurer au minimum un train sur deux en période de pointe.

En heures creuses, en revanche, le trafic est quasi-nul.

Il y a deux jours, les usagers ont demandé à ce que la grève soit suspendue en raison du froid. En effet, si les gares parisiennes sont enterrées pour la plupart, à l'abri du froid, les quai en banlieue sont à l'air libre, pas toujours couverts, et attendre 20, 30 ou 40 minutes quand les températures descendent sous le zéro est une manière assez peu agréable de commencer ou de finir sa journée de travail. Sans compter toutes les conséquences pour la santé: c'est encore le meilleur moyen de finir sous sa couette à greloter avec 40°C de température...

Rien n'y a fait. Les syndicats n'en démordent pas. Ils réclament une prime permanente de 120€ mensuels et une prime de 30€ variable, motivée par la dégradation des conditions de travail ces dernières années, due à l'explosion du trafic. Par exemple, en 2003, il y a eu, sur le RER A, 7 jours où le trafic a atteint le million de voyageurs. En 2009, il y a déjà eu 180 jours à un million de voyageurs.

Certes. Cependant, ce qui me chafouine dans l'histoire, c'est qu'on n'entend pas les conducteurs demander une rénovation et une amélioration du réseau de transports franciliens. Bien évidemment, ça n'est pas leur rôle.

Mais les usagers paient chaque année leur abonnement un peu plus cher, pour voir les conditions de transport se dégrader dans les mêmes proportions. Je vous passe les trains bondés, ceux qui sont annulés sans raison, les travaux annoncés à la dernière minute qui vous font courir d'une gare à l'autre pour pouvoir attraper votre RER, ou encore les correspondances tellement bien assurées qu'en descendant du train, vous attendez 15 minutes votre bus, ou vous le voyez passer sous votre nez.

Les conducteurs veulent donc être payés plus pour supporter des conditions de travail qui se dégradent. Soit. Dans cette même logique, nous devrions demander à payer moins cher notre abonnement ou notre ticket, pour les mêmes raisons...La loi sur le service minimum stipule que le remboursement des titres de transport n'intervient que dans le cas où le fameux "train sur deux" n'est pas assuré aux heures de pointe. Donc, si vous bossez en décalé, que vous prenez les transports en heures creuses et que vous doublez ou triplez votre temps de transport tous les jours, vous êtes le dindon de la farce.

Ajoutez à cela que la Régie, pour l'instant, exclut tout geste commercial, dans la mesure où elle assure le service minimum.

Pour l'instant, la direction de la RATP n'envisage pas de céder à la pression des conducteurs. Pour l'instant...

Si elle cède, j'invite les usagers à demander un remboursement au moins partiel de leur abonnement. Oui, soyons logiques jusqu'au bout. Si on paye plus cher les conducteurs pour travailler sur des lignes bondées, on devrait aussi dédommager financièrement les voyageurs.

Les conséquences seraient ubuesques, bien évidemment. Un réseau de transport qui coûterait chaque jour plus cher à la RATP, à la SNCF et au STIF. Cela dit, ce serait peut-être par un mécanisme aussi pervers que l'on réussirait à obtenir une rénovation et une amélioration profondes du réseau.

Comment? Les usagers ne peuvent pas se mettre en grève? Non, c'est sûr, je me vois mal menacer par préavis la RATP ou la SNCF de prendre mon vélo pour aller travailler tous les jours jusqu'à nouvel ordre. D'autant que ça ne changerait rien au prix de mon pass Navigo.

Cela dit, nous sommes dans un pays civilisé. L'épreuve de force n'est pas toujours le seul moyen d'obtenir gain de cause.

Du moins osé-je l'espérer...

dimanche 6 décembre 2009

Dimanche 6 décembre, jour de Saint-Nicolas



Le 6 décembre est un jour un peu particulier pour les Lorrains, et plus largement pour les habitants de la "Grande Région" (entre Rhin, Moselle, Sarre et Meuse, entre France, Allemagne, Belgique et Luxembourg). Saint Nicolas, que les Bataves appelèrent Santa Niklaus puis Santa Klaus, est l'ancêtre religieux de notre père Noël laïc et consumériste. Mais il n'est point question ici de discuter la portée sociétale et économique des fêtes de fin d'année.

Je saisis simplement cette occasion pour laisser libre cours à la nostalgie de mon enfance et de ma région, et souhaiter une joyeuse Saint Nicolas à tous ceux pour qui ce jour évoque l'odeur du pain d'épice, la saveur des papillotes fourrées au praliné et le défilé du vénérable évêque flanqué de son compère Fouettard.

Pour la petite histoire, Saint Nicolas, évêque de Myre, n'a jamais mis les pieds dans nos contrées rudes et continentales de son vivant. Il est né en Lycie, qui se trouve être dans l'actuelle Turquie, en bordure de Méditerranée, dans sa partie asiatique. Il a vécu entre 270 et 345 après JC. De sa vie réelle en tant qu'homme, et en tant qu'évêque, on ne sait pas grand chose. C'est son hagiographie qui est passée à la postérité.

En effet, le vénérable évêque aurait gagné ses galons de "saint patron des écoliers", à l'occasion d'une innocente balade à la campagne. Il vint à passer chez un boucher qui n'avait rien trouvé de mieux, sept ans plus tôt, que d'assassiner, de découper et de transformer en petit salé trois enfants qui s'étaient perdus, puis réfugiés dans son échoppe. Les raisons qui poussèrent un boucher de campagne au IVème siècle après JC à se livrer à ces sortes de loisirs pour le moins étonnants ne sont pas mentionnées dans la légende. Toujours est-il que Nicolas, pas dupe, demanda à ce que le boucher lui servît ce fameux salé, et pas un autre. Démasqué, le tâcheron s'enfuit et Nicolas, d'un coup de crosse magique, ressuscita les gosses.

Dans certaines traditions, le boucher fut puni pour l'éternité et condamné à accompagner Saint Nicolas dans ses visites annuelles aux petits enfants en prenant la forme du Père Fouettard, chargé de punir à coups de baguettes de noisetier les plus désobéissants.

Par contre, c'est après sa mort que Saint Nicolas met les pieds en Lorraine, ou plutôt le doigt.

A la fin du XIème siècle, un chevalier lorrain, Aubert de Varangéville, entreprit de voyager jusqu'à Bari, dans le sud de l'Italie, où les restes du saint venaient d'être transférés. La relique dans son entier était bien conservée et le pape avait expressément interdit qu'on l'approchât. En effet, le trafic des reliques avait pris un essor considérable à l'époque. Pour convaincre les nobles et les clercs venus pour l'occasion qu'il s'agissait bien des restes du vénéré évêque de Myre, il en exhibait seulement la "dextre bénissante". Une phalange, en somme.

Le chevalier de Varangéville ne fit rien d'autre que de soustraire le saint morceau à la garde du pape Urbain II, et de l'emporter séance tenante en Lorraine, où l'on entreprit l'érection d'une basilique pour le conserver et le faire adorer par les fidèles.

Néanmoins, bien mal acquis ne profitant jamais, il fallait que le saint montre que le vol de sa phalange était l'expression de sa volonté propre et non contrainte. C'est ainsi qu'en 1240, un autre chevalier lorrain, Cunon de Réchicourt, emprisonné dix ans plus tôt à Jérusalem lors de la 6ème croisade, se vit libéré miraculeusement après avoir prié l'intercession de Saint Nicolas. L'heureux homme, s'étant endormi dans sa cellule, se réveilla sur les marches de la basilique Saint Nicolas, en Lorraine. Ses chaines tombèrent pendant la messe qu'il fit célébrer séance tenante.

A la suite de cet épisode miraculeux, le culte de Saint Nicolas ne cessa de grandir en Lorraine. Car, de bien entendu, il ne pouvait s'agir d'autre chose que d'une marque d'estime du bienheureux évêque envers le brave peuple lorrain. Saint Nicolas, déjà saint patron des écoliers, et plus largement des enfants, devint le saint protecteur des Lorrains. Et continua à nous apporter, chaque année, ses délicieux pains d'épices à son effigie....

Dans ces deux légendes, on remarque que Nicolas prend toujours le temps de la réflexion avant d'agir: 7 ans pour ressusciter les mômes, 10 pour libérer le chevalier...Ce n'est pas forcément la caractéristique première de certains de ses illustres homonymes contemporains, mais je m'égare...

Ci-dessous, une jolie comptine de Saint Nicolas qui vous rappellera sans doutes quelques souvenirs

"Ils étaient trois petits enfants
Qui s'en allaient glaner aux champs
Tant sont allés, tant sont venus
Que le soir se sont perdus
Ils sont allés chez le boucher
Boucher, voudrais-tu nous loger ?

Ils étaient trois petits enfants
Qui s'en allaient glaner aux champs
Ils n'étaient pas sitôt entrés
Que le boucher les a tués
Les a coupés en p'tits morceaux
Mis au saloir comme pourceaux

Ils étaient trois petits enfants
Qui s'en allaient glaner aux champs
Saint Nicolas au bout d'sept ans
Vint à passer dedans ce champ
Alla frapper chez le boucher
Boucher, voudrais-tu me loger ?

Ils étaient trois petits enfants
Qui s'en allaient glaner aux champs
Entrez, entrez Saint Nicolas
Il y a de la place, il n'en manque pas
Il n'était pas sitôt entré
Qu'il a demandé à souper

Ils étaient trois petits enfants
Qui s'en allaient glaner aux champs
Du p'tit salé, je veux avoir
Qu'il y a sept ans qu'est dans le saloir
Quand le boucher entendit ça
Hors de la porte il s'enfuya

Ils étaient trois petits enfants
Qui s'en allaient glaner aux champs
Boucher, boucher, ne t'enfuis pas
repens-toi, Dieu te pardonnera
Saint Nicolas alla s'assoir
Dessus le bord de ce saloir

Ils étaient trois petits enfants
Qui s'en allaient glaner aux champs
Petits enfants qui dormez là
Je suis le grand Saint Nicolas
Et le Saint étendant trois doigts
Les petits se lèvent tous les trois

Ils étaient trois petits enfants
Qui s'en allaient glaner aux champs
Le premier dit "j'ai bien dormi"
Le second dit "Et moi aussi"
Et le troisième répondit
"Je me croyais au Paradis"


En photo, le défilé de Saint Nicolas à Nancy en 2005.

mercredi 2 décembre 2009

Ile-de-France 2010: le jeu des chaises musicales


Je vais encore une fois ici parler de politique, mais vous aurez deviné que c'est mon dada. Je veux bien m'essayer à un post sur le football ou les courses de Noël, mais ma pertinence (oui, j'ai la faiblesse de penser que je maîtrise un peu mon sujet) en serait réduite d'autant.

Aujourd'hui, nous allons donc étudier les têtes de liste et les cailloux qui, ça et là, vont aller se loger dans les chaussures de nos chers politiques.

Présentons tout d'abord les forces en puissance:

- A gauche, le président sortant de la région est Jean-Paul Huchon (dit Polochon), ancien directeur de cabinet de Michel Rocard à Matignon, ancien maire de Conflans Sainte Honorine (Yvelines), en place dans le fauteuil depuis 1998. Malgré un CV plutôt bien rempli, le charisme ostréicole de Polochon peine à se faire une place au soleil parmi les ténors socialistes franciliens. Côté casseroles, ça n'est pas encore le pedigree de Jacques Chirac, mais ça n'est pas reluisant non plus. Le 21 novembre 2008, Jean-Paul Huchon a été condamné en appel à 6 mois de prison avec sursis et 60 000€ d'amende pour prise illégale d'intérêts lors de marchés publics. Pour faire simple, le Conseil régional avait fait appel entre 2002 et 2003 à des sociétés de com' qui employaient...la propre femme de M. Huchon! La sentence en première instance contenait une peine d'inéligibilité qui a été abandonnée en appel.

- A gauche aussi, Cécile Duflot, la nouvelle égérie des Verts. A 34 ans, l'adjointe au maire en charge de l'urbanisme de Villeneuve-Saint-George (Val-de-Marne) est actuellement le poil à gratter de Polochon. Grâce à "Europe Ecologie", le rassemblement monté pour les européennes de 2009, réunissant toutes les formations, associations et personnalités sensibles aux problèmes environnementaux, elle a fait sortir les écolos de l'image de gentils rêveurs fumeurs de pétards et mangeurs de légumes bio où les avaient jetés les José Bové et Noël Mamère. La nouvelle crédibilité des Verts, c'est elle. A tel point qu'elle ne craint pas de faire cavalier seul pour les régionales, forte du récent succès d'Europe Ecologie aux européennes, ce qui ennuie beaucoup ses amis socialistes. D'habitude, ces derniers réservaient la portion congrue aux écolos, en leur remontrant qu'ils n'atteindraient jamais les 5% des voix nécessaires pour pouvoir fusionner les listes après le premier tour. Résultat, les Verts négociaient une ou deux places éligibles sur la liste socialiste. Ces derniers, magnanimes, leur concédaient une vice-présidence en cas d'élection. Là, le récent succès électoral d'Europe Ecologie aux européennes perturbe sérieusement la donne. Les socialistes risquent de se retrouver en position de quémandeurs de sièges, et ça file des cauchemars à Polochon...

- A droite, Valérie Pécresse, la rescapée de primaires à l'UMP qui ont failli tourner au pugilat. Cette surdouée, ancienne élève d'HEC et de l'ENA, est Ministre de l'Enseignement supérieur depuis 2007. Elle est députée des Yvelines et conseillère régionale. Pécresse prône le renouvellement politique, ce qui fait grincer pas mal de dents à l'UMP, et notamment les dentiers des vieux barons du RPR.
Côté casseroles, pas grand chose si ce n'est un début de campagne poussif, voire même comique.

- Côté centristes, André Santini, pour le Nouveau Centre, a fait alliance avec l'UMP en négociant plutôt bien quelques têtes de listes départementales.
François Bayrou, pour le Modem, nous a sorti de son chapeau orange un illustre inconnu, issu de la société civile, Alain Dolium. Le pauvre novice va se faire manger tout cru par les fauves lâchés dans l'arène de la campagne électorale. Déjà, les médias et le Mouvement Démocrate trouvent formidable qu'il soit noir, ce qui augure un cortège plutôt fourni en vexations, remarques acerbes et a prioris en tous genres. Pour promouvoir la diversité, en politique comme ailleurs, rien n'est plus efficace que de faire comme si c'était tout à fait normal qu'un noir, une personne d'origine asiatique, zouloue ou iroquoise occupe des foncions importantes. Car ça l'est. Est-ce qu'on fait campagne sur la couleur de cheveux de Valérie Pécresse? Non. J'espère sincèrement qu'on ne verra de cet homme que sa couleur politique, pendant cette campagne, mais j'en doute...

Côtés listes départementales, quelques couacs:

- Rama Yade, sommée de se parachuter dans le Val d'Oise (il est vrai que l'énarque et la fille de diplomates qu'elle est aurait sans doute fait couleur locale à Enghein-les-Bains ou à Montmorency...), a tenu bon et sera finalement en lice dans les Hauts-de-Seine, son département.

- Julien Dray, député socialiste de l'Essonne est aujourd'hui le pestiféré de son mouvement. Conseiller régional sortant, vice-président en charge de la Jeunesse, il fait l'objet d'une enquête judiciaire pour abus de biens sociaux. Julien Dray, amateur de jolies choses et notamment de montres de luxe, semble avoir eu quelques soucis à gérer ses revenus par le passé et s'être servi de plusieurs associations pour traverser une mauvaise passe financière. L'enquête est toujours en cours. Dray ne nie pas être un mauvais gestionnaire de ses biens personnels et un flambeur, mais il réfute les soupçons de détournements de fonds publics.
Néanmoins, un député socialiste amateur de bling-bling et soupçonné de fraude pour maintenir un train de vie de nabab, ça fait tache chez ses camarades. Dray a eu beau protester, brandir la présomption d'innocence, rien n'y a fait. Il ne figurera pas sur la liste socialiste dans l'Essonne. Chez les roses, on peut être riche, mais il ne faut surtout pas que ça se sache...

- En Seine-Saint-Denis, le député-maire du Raincy bien connu des lecteurs de ce blog a encore fait son Raoult. Après s'être assuré que personne ne briguerait la tête de liste UMP dans le département (personne n'est assez fou pour s'opposer au patron de la fédé départementale, grand gardien des investitures), il s'est posé comme le superhéros qui s'y collait pour sauver son territoire d'un parachutage fort mal venu.
Sauf qu'en haut lieu, personne n'en veut, pas plus Pécresse que le Château. Résultat: le choixpeau magique de Valérie Pécresse a sorti...Patrick Toulmet, président de la Chambre de Commerce et d'Artisanat de Seine-Saint-Denis, sans étiquette, élu municipal d'opposition à Sarcelles. Oui, je confirme, Sarcelles n'est pas en Seine-Saint-Denis, mais dans le Val d'Oise. Le plus drôle, c'est que la nouvelle tête de liste départementale de l'UMP se répand en louanges dans la presse sur l'action de...Polochon, notre actuel président de région, socialiste, vous vous rappelez? Polochon, il ne fait pas campagne et il a bien raison: l'opposition le fait pour lui!
Côté rouges (je rappelle que le 93 est un ancien fief communiste), ça sent le sauve-qui-peut général, entre ceux qui guignent du côté du Parti de Gauche de Mélenchon, et ceux qui, à l'instar du jeune maire de Sevran, Stéphane Gatignon, en ont marre d'attendre que Marie-George fasse sa Perestroïka et vont proposer bruyamment leurs services à Europe Ecologie...

A suivre donc, puisque la composition des listes va bientôt être connue.

Détail important: les élections régionales auront lieu les 14 et 21 mars 2010.

mardi 1 décembre 2009

Le 93, les Roms et les bonnes paroles


S'il est une population dont vous prenez conscience de l'existence en arrivant en région parisienne, et plus particulièrement en Seine-Saint-Denis, ce sont les Roms. Ces populations de tradition nomade arrivent le plus souvent des Balkans. Dans des caravanes, des habitations de fortune, ils vivent dans des "camps roms", installés sur des terrains en friche.

Le camp rom qui me frappe le plus aujourd'hui est celui de Bobigny. Aux abords du pont de Bondy, les caravanes se sont multipliées au fil des mois, allant jusqu'à former un véritable bidonville. Car c'est bien de bidonville qu'il s'agit. Ces gens vivent dans une extrême pauvreté, sur des terrains peu ou pas aménagés, dans le froid, la saleté, l'humidité. A l'approche de l'hiver, s'y installent également des tentes. Au bord de la nationale 3, aux abords de la ligne de tram n°1, en surplomb des berges du canal de l'Ourcq, le bidonville grandit.

Est-il possible d'imaginer les conditions de vie dans ces caravanes? Quand, frileusement, rentrant chez moi le soir, je pousse la porte de mon appartement bien chauffé, je me jette sous la douche, je me fais un café, que puis-je savoir de la vie dans une caravane montée de bric et de broc, avec des vitres fendues, où les toilettes sont dans des algeco, où le linge "sèche" sur des fils à l'extérieur, en plein mois de novembre, où il n'y a ni eau courante ni électricité? Rien.

A Montreuil, également, des bidonvilles se créent et se défont au rythme des installations et des expulsions. Car il faut savoir qu'un bidonville "sauvage" pose un problème d'ordre public et de sécurité. Outre tous les problèmes qui se posent aux riverains (pas d'évacuation des déchets, nuisances sonores, etc...)et aux mairies (recensement des populations pour la scolarisation des enfants, accès aux soins), ça flambe rapidement, une caravane. En mai dernier, un petit garçon de sept ans est décédé dans l'incendie d'un entrepôt désaffecté de Bobigny où s'étaient installées une centaine de caravanes. Cependant, c'est toujours délicat, l'expulsion d'un camp rom,et ce pour plusieurs raisons.

D'une part, l'expulsion (et l'arasement) d'un camp ne fait que déplacer le problème. Il est impossible, compte-tenu des problèmes de logement que connaît le département, de reloger ces personnes, ni en accueil d'urgence, ni en logement social. Les Roms expulsés ne font donc que se balader d'un terrain dangereux à l'autre.

Pour l'exemple, à l'été 2008, le plus grand bidonville de France, situé en bordure du périphérique, à Saint-Ouen, a été rasé, laissant sur le carreau plus de 500 personnes. Sur les 633 personnes du camp, seule une centaine a en effet été relogée...

D'autre part, l'expulsion pose un problème politique criant quand on déloge un camp rom pour "cacher" la pauvreté et la misère de ces gens aux yeux du beau monde.

Le 11 mars dernier, Nicolas Sarkozy était en visite à Vaujours, ce qui s'est traduit par l'expulsion manu militari de quelques caravanes qui s'étaient installées à proximité du passage présidentiel, à Sevran, sur un terrain de RFF.

"Ouh le vilain président de droite qui ne veut pas voir la misère!" a-t-on entendu à l'époque...

La semaine dernière, à l'occasion du Salon du Livre Jeunesse de Montreuil, le camp rom qui se trouvait en face de l'entrée VIP de la manifestation a été balayé par les bulldozers. Ses occupants ont été "relogés" dans des tentes à quelques mètres de là, hors de la vue des visiteurs illustres, tels le député et président du Conseil Général PS de Seine-Saint-Denis, Claude Bartolone, le président PS de la région Il-de-France, Jean-Paul Huchon (Polochon pour les intimes, rapport à sa ressemblance physique avec l'inspecteur Derrick et à ses propriétés soporifiques) ou encore la sénatrice-maire de Montreuil, la Verte Dominique Voynet.

Ni la droite, ni la gauche ne détiennent encore la solution miracle d'un problème insoluble: la résorption de la grande pauvreté. Cependant, il serait de bon ton d'éviter de donner des leçons d'humanisme et de rester humble face à des situations qui mériteraient une prise en compte plutôt qu'une utilisation politique.

cf cet article: http://www.altermonde-sans-frontiere.com/spip.php?article12273

mardi 10 novembre 2009

Eric Raoult ou celui qui fait toujours trop


Eric Raoult, député de Seine-Saint-Denis, a cru encore une fois faire assaut de subtilité et de finesse, en demandant par écrit au Ministre de la Culture ce "qu'il comptait faire" concernant les propos "inacceptables" que Marie NDiaye, notre prix Goncourt, a tenu au magazine les Inrocks.

Pour savoir de quoi il s'agit, suivez ce lien: http://bibliobs.nouvelobs.com/20091109/15794/eric-raoult-rappelle-marie-ndiaye-a-son-devoir-de-reserve

Eric Raoult, il fait un peu penser au fayot, dans une classe. Celui qui en fait des tonnes pour plaire au professeur et qui ne parvient pas à se faire aimer. Raoult, à chaque fois qu'il fait quelque chose, il est à côté de la plaque, c'est plus fort que lui.

Janvier 2009: les primaires au sein de l'UMP commencent pour désigner la tête de liste aux élections régionales 2010. Eric Raoult a été désigné porte-parole de campagne de Roger Karoutchi, l'ancien secrétaire d'Etat aux relations avec le Parlement, et actuel président de l'opposition au sein du Conseil Régional d'Ile-de-France.

Le premier débat doit se tenir au Raincy, fief de notre député-fayot.

A l'UMP, le mot d'ordre est clair: on n'est pas le PS, on peut désigner un candidat à une élection sans que ça devienne la foire d'empoigne. Il faut apparaître unis.
Pour les débats qui sont prévus (un par département au départ), pas question de se déplacer avec des cars de supporters de l'un ou l'autre candidat. On sortira les t-shirts et les banderoles plus tard, quand le candidat aura été désigné. En attendant, on vient écouter sagement ce que chacun a à proposer.

On ne sait pas ce que Raoult n'a pas compris dans le mot d'ordre. Toujours est-il qu'au Raincy, devant les journalistes, ont débarqué des dizaines de militants arborant les couleurs de Roger Karoutchi, manifestant bruyamment leur enthousiasme et surtout, leur réprobation à l'endroit de son adversaire. Pécresse s'est faite insulter par des militants UMP devant les caméras et ça, elle ne l'a toujours pas digéré.

Le Président de la République non plus, d'ailleurs, à qui des bruits de couloir attribuent des mots très durs à l'endroit d'Eric Raoult. "Passez-moi ce connard! aurait-il demandé à un de ses collaborateur le soir du débat, avant de souffler dans les bronches dudit connard par combiné interposé.

Juin 2009: Eric Raoult est nommé rapporteur de la commission d'enquête parlementaire sur le port de la burka. Tout le monde s'attend à un dérapage car le député n'est pas avare de bons mots. Il s'est d'ailleurs fait décerner le "Y'a bon award", récompense teintée d'humour noir qui couronne les propos et attitudes les plus racistes, "pour l'ensemble de son oeuvre". Non qu'il soit particulièrement xénophobe, mais il ne rate pas une occasion de faire parler de lui, et ce genre de sortie laisse plus de traces dans les médias qu'une position consensuelle.

Et pourtant, rien. Raoult travaille sur le port de la burka dans le plus grand silence. Que se passe-t-il? Songerait-il à se faire pardonner ses incartades du début d'année? Se voit-il encore ministrable? Il a souvent parlé de l'outre-mer ces derniers temps. "La Poissonnière" (le surnom de son épouse, qui est également sa collaboratrice, dans les couloirs de l'Assemblée Nationale) a-t-elle envie de parfaire son bronzage au soleil des Antilles?

Et hier, patatras. Eric Raoult, croyant défendre l'honneur bafoué du Président, s'indigne sur les propos d'un écrivain et demande en filigrane au Ministre de la Culture de la faire rentrer dans le rang.

Le problème, c'est que Marie NDiaye, jusqu'à preuve du contraire, n'a pas sa carte à l'UMP. Il a du la confondre avec Rama Yade. Que voulez-vous, ces jeunes femmes noires, elles se ressemblent toutes et il commence à en avoir beaucoup, ça ne va pas. Ce n'est pas Hortefeux qui le contredirait là-dessus, du reste.

Blague à part, ce fameux "devoir de réserve" qui devrait sous-tendre les propos médiatiques d'un lauréat du Goncourt n'existe pas. Ni en droit, fort heureusement, ni en fait. On se demande ce qu'aurait dit Raoult si Eric Zemmour avait eu le Goncourt (ça reste heureusement improbable) et qu'il s'était répandu en louanges et dithyrambes sur l'action du Président de la République à longueur de colonne dans le Fig'. Ce qu'il fait déjà, remarquez, mais il n'a pas eu de prix littéraire.

Aurait-il invoqué le devoir de réserve pour faire taire les traits de plume admiratifs et transpirants d'admiration du chantre de la Sarkozie? Lui aurait-il demandé de modérer ses transports au nom du devoir de réserve? C'est peu probable.

Eric Raoult a encore provoqué la consternation de tous, plus particulièrement dans son propre camp. L'UMP commence à se demander s'il n'est pas un transfuge socialiste, tant ses interventions ont furieusement tendance à embarrasser la droite. C'est une nouvelle pierre dans le jardin de l'Elysée, qui s'en serait bien passé, après l'affaire Jean Sarkozy, la fronde de Rama Yade et de Jean-Pierre Raffarin, soutenu par le sénateur-maire des Pavillons-sous-Bois (93), Philippe Dallier et les fuites sur les pressions exercées sur les Guignols de l'Info.

Philippe Dallier, d'ailleurs, fait l'objet d'un article de Marianne cette semaine, qui en fait un "héros qui défie le Président".

Eric Raoult a du être jaloux de son voisin. Lui aussi veut sa double page dans Marianne...Mais bon, pour l'Outre-Mer, il repassera...

lundi 9 novembre 2009

Die Mauer, 20 ans après

Berlin, 9 novembre 1989. Le Mur s'ouvre. L'Ouest assiste devant sa télé au retour de la liberté à l'Est.
Le Figaro titre ce matin sur "la mort du communisme". Le Monde et Libération parlent sobrement de "la chute du Mur", de même que l'Huma.
Au-delà des célébrations de la "liberté recouvrée" des Allemands et, au-delà, de tous les peuples de l'Est soumis au joug soviétique, quel sens donner, aujourd'hui, à cet évènement?
La chute du Rideau de Fer n'a pas été le début de "la fin de l'Histoire" chère à Fukuyama. Le monde unipolaire dans lequel nous avons vécu depuis 20 ans n'a pas été celui de la liberté et de la prospérité pour tous. Célébrer la fin du communisme en tant que régime totalitaire ne doit pas nous empêcher de nous poser la question qui taraude nos contemporains de l'est: ce monde-ci est-il vraiment meilleur? La Guerre Froide a été le théâtre permanent d'une "guerre de communication" entre l'Est et l'Ouest. Le bloc occidental promettait la liberté, l'abondance, la richesse. Il a oublié de mentionner les inégalités, le chômage et le cynisme. Publicité mensongère. Qu'avons-nous offert à nos concitoyens de l'Est? La liberté, c'est indéniable. La croissance, sans doute. L'incertitude du lendemain, aussi, les risques du système capitaliste où la démocratie n'est pas forcément synonyme de justice. La réussite des uns au détriment des autres. La guerre, aussi, nous ne devons pas l'oublier.

Célébrer la chute de la dernière grande idéologie totalitaire ne doit pas nous aveugler sur les failles de notre propre système. Les communistes ont ringardisé l'idéal internationaliste, ce qui ne doit pas nous empêcher de nous interroger sur l'avenir de la planète en tant qu'entité et non plus en temps qu'addition de nations et d'alliances. Pourtant, 20 ans après, nous continuons de penser le monde en binaire. L'internationalisme ouvrier contre le nationalisme bourgeois. Les classes laborieuses contre les classes rentières. La solidarité contre l'individualisme. La gauche sociale contre la droite libérale.

Nous célébrons aujourd'hui la chute d'un Mur qui n'est jamais tombé dans nos têtes. Il serait peut-être temps...

mercredi 4 novembre 2009

Paris pour les petits budgets


Pour commencer, munissez-vous de l'indispensable "Paris à 0€" que vous trouverez dans toutes les bonnes librairies de la région. Il existe un corollaire sur la toile, moins fourni mais où vous pourrez trouver aisément les références du guide:
http://www.paris0euro.fr/index2.php

Cela dit, 9€, ça reste un investissement raisonnable au vu des bons plans affichés.

Ensuite, ayez le réflexe internet: en prenant un peu de temps, vous trouverez quantités de tuyaux pour sortir, dîner, aller boire un verre au moindre coût.

Je mettrai régulièrement en ligne les astuces et bons plans dont je dispose. Quelques petites choses pour commencer ci-dessous:

* Sortir

- Si vous avez moins de trente ans, la ville de Paris offre des invitations, des réductions pour toutes sortes d'évènements: concerts, expos, pièces de théâtre, etc...Point besoin d'habiter Paris ou même l'Ile-de-France, il suffit de se rendre dans les "Kiosques Jeunes" avec sa pièce d'identité situés dans le Marais (IVème arrt), au Champ-de-Mars (XVème arrt) et à la Goutte d'Or (XVIIIème arrt). Les informations en ligne sont disponibles sur le site www.jeunes.paris.fr
- Théâtre: Les places du jour sont vendues à moitié-prix dans les Kiosques Théâtre, place de la Madeleine, place des Ternes et sur le parvis de la gare Montparnasse.

* Dîner

Le long du canal Saint Martin ou de la rue Saint-Denis, vous trouverez quelques petits bars qui, pour une consommation, vous offrent le couscous à volonté. Et quel couscous! Pour y goûter et apprécier l'ambiance généralement festive et conviviale, inutile d'espérer trouver de la place après 19h!

* Boire un verre

Traquez les happys hours! Les Franciliens les plus novices d'entre vous seront effarés du prix du demi ou du verre de Coca. Fuyez les lieux touristiques comme les Champs ou Saint Michel (d'ailleurs oubliez les restos également dans ce quartier). Préférez la place de la Bastille et ses petites rues adjacentes ou bien la rue Oberkampf. Ma meilleure adresse (allez, c'est cadeau):
Le Bloody Mary Bar, 41 rue Amelot, Paris XIème, M° Bréguet Sabin ou Chemin Vert. Pensez à réserver, par contre, c'est tout petit et ça affiche complet tous les soirs. La pinte de cocktail est à 5€ de 19h à 21h et, pour les foies moins bien entraînés, la pinte de bière est à 2.50€. Vous pourrez également vous restaurer sur place, la maison fait des salades, des planches fromage/charcut', des croques-monsieur...

mardi 3 novembre 2009

Où est passé le bons sens politique à Paris?


Patrick Devedijian, président du Conseil général des Hauts-de-Seine, vient d'annoncer la création "d'Ile-de-France Métropole", plate-forme politique rassemblant une trentaine de maires, pour réfléchir et discuter de l'avenir de la métropole parisienne.

Remarquable initiative, diront certains, à l'aube des grands travaux sur la gouvernance de la Région.

Oui mais...

Pour ceux qui n'ont pas suivi, je fais succinctement ici un résumé des épisodes précédents.

En juillet 2006, Pierre Mansart, adjoint (PCF) au maire de Paris, lance sa bonne idée de l'année, la conférence métropolitaine. Partant du constat que l'hydre parisienne est ingouvernable du fait du nombre de pouvoirs locaux qui s'additionnent, se retranchent, se juxtaposent et s'annulent, il propose de rassembler les élus de la petite couronne autour d'une table pour réfléchir à ce que sera le Paris d'après-demain. Car en effet, l'Ile-de-France est livrée à elle-même depuis plus de deux décennies: pas de projet d'agglomération, pas d'amélioration patente des transports et du logement malgré un dynamisme démographique toujours plus fort.

Les élus de tous bords y sont conviés. Il s'agit de discuter, éventuellement de proposer, pas de décider. Dans un grand élan de fraternité républicaine, on se prend à rêver que l'intérêt général tienne la première place dans les discussions, pour changer...

Les élus de gauche s'y précipitent, les élus de droite, méfiants dès qu'il s'agit d'une initiative du camp adverse (ils n'ont pas l'habitude, les pauvres, voyez l'Assemblée Nationale!), se font prier.

Résultat, fin 2008, la Conférence métroplitaine se transforme en "syndicat mixte ouvert d'études Paris Métropole" (un "machin", comme dirait De Gaulle). La gauche s'y engouffre, ravie d'avoir une tribune supplémentaire pour stigmatiser le désengagement de l'Etat à un an des régionales. Les élus de droite font le pas de deux en regardant en direction de Nanterre. Que va faire le 92? Ira? Ira pas?

En avril 2009, Devedijian pose ses conditions pour entrer dans Paris Métropole:
- Limitation de la cotisation d'adhésion des collectivités
- Parité droite-gauche au sein du bureau
- Présidence tournante

Fin avril, dans son discours sur le Grand Paris à la cité de l'architecture, Nicolas Sarkozy dit que "Paris Métropole sera l'agora du Grand Paris".
Traduction pour les élus franciliens de droite: "Devedijian va gentiment adhérer et vous allez tous faire pareil...Et sans discuter!"

Sauf que...

Sauf que les élus de droite franciliens se sentent un peu cernés dans une région où les collectivités locales sont majoritairement à gauche. En résumé, ils ne veulent pas être les otages d'un outil de communication manoeuvré par les socialistes, qui en auraient à vrai dire bien besoin...En effet, quand on voit le bilan squelettique et les propositions poussives du candidat à sa réélection à la tête de la Région, Jean-Paul Huchon, on peut se dire qu'il aurait tout intérêt à mettre en avant Paris Métropole et à tirer sur les initiatives de la droite. Les autres grands élus socialistes, eux, ne ratent pas une occasion de flinguer le projet gouvernemental du Grand Paris.

Sauf qu'il ne le fait pas, pour des raisons sans doute connues de lui seul...Mais les élus de droite craignent qu'il le fasse, à quatre mois des régionales, et le 92 a finalement tranché: non à Paris Métropole, ce repaire de gauchistes, oui à "Ile-de-France Métropole"...

Quelques irréductibles, à droite, continuent de soutenir Paris Métropole, comme le sénateur Dallier ou le maire de Nogent Jacques Martin (il tient absolument à ce qu'on l'appelle Jacques JP Martin, mais je me dis qu'il faut assumer ses illustres homonymes...), cependant ils prêchent dans le désert.

Tombé à l'eau, le projet d'agglomération! Nous allons donc avoir deux visions du Grand Paris pour l'avenir. Si vos lunettes sont roses, voyez avec Paris Métropole. Si vos lunettes sont bleues, voyez avec Ile-de-France Métropole. Si vous vouliez de vrais débats sur les problématiques de transports, de logement, d'emploi, de formation, allez voir ailleurs si l'herbe est plus verte. Ou en tout cas moins bicolore...

dimanche 1 novembre 2009

Le nouveau Splendid'


A Paris, s'il est un plaisir qu'il ne faut pas bouder, c'est bien celui du théâtre. Plus de 200 salles, depuis le minuscule théâtre de la Huchette et sa Cantatrice Chauve à l'affiche depuis des lustres, jusqu'à la splendidissime Comédie Française, son cadre somptueux et ses comédiens de talent dans la digne lignée de l'Illustre Théâtre.

Trois kiosques théâtre où vous pourrez vous procurer les billets du jour à mi-tarif: Place de la Madeleine, place des Ternes, et esplanade de la gare Montparnasse. Point besoin d'acheter le Pariscope, demandez conseil au jeune homme ou à la jeune fille derrière le guichet, vous serez rarement déçu.

Cela dit,s'il est une compagnie qui brûle les planches en ce moment, c'est bien la troupe de Sébastien Azzopardi.

Après avoir commis la parodie théâtrale du "Tour du Monde en 80 Jours" de Jules Verne, encore jouée au Café de la Gare, pièce enjouée, hardie, tonitruante, hilarante, où les gags les plus simples s'enchaînent aux plaisanteries les plus fines, au point de vous faire sentir plus cultivé que jamais, ils réinventent l'Histoire de France avec "Mission Florimont", au théâtre Tristan Bernard.

Savoureux amalgame à mi-chemin entre Kaamelot et le Splendid', "Mission Florimont" rit de tout et avec tout le monde, et ce à un rythme effréné. Rien ne sert de raconter la pièce, ni même de tenter un synopsis, il faut y aller. Absolument.

vendredi 30 octobre 2009

Ile-de-France 2010: La campagne la plus comique de l'histoire de la politique

Je suis tombée ce matin sur cet article du Post, qui fait une synthèse réjouissante du début de campagne de Valérie Pécresse, tête de liste UMP pour les élections régionales 2010 en Ile-de-France:

http://www.lepost.fr/article/2009/10/29/1764709_valerie-pecresse-la-lol-campagne-assumee.html

Le premier meeting, où Copé et Bertrand se moquent ouvertement de leur petite camarade, était presque passé inaperçu grâce (ou à cause) du buzz provoqué par la sortie de la nouvelle mouture du site de Désirs d'Avenir.

Cela dit, la campagne de Pécresse est en train de dépasser en matière d'amateurisme celle de Royal en 2007. C'est assez désespérant de constater que ces deux femmes politiques, intelligentes et compétentes au demeurant, quoi qu'on ait pu dire concernant Royal, se plantent parce qu'elles ont toutes deux essayé de singer les hommes politiques.

Et pourtant, il y aurait mille façons aujourd'hui dans une campagne électorale de contourner les exercices où l'on est pas à l'aise, ce qui est manifestement le cas de Pécresse en meeting. Tables rondes, visites de marchés, d'associations, d'entreprises, chats, buzz sont autant de vecteurs pour lancer une campagne. Pourquoi vouloir absolument organiser une grand-messe à destination des militants UMP, qui se sont d'ailleurs fait prier pour y assister?

Bref, au-delà des considérations politiques, suivez la campagne de Pécresse pour les régionales, ça promet encore quelques belles tranches de rire...A défaut de pouvoir suivre celle de Huchon, qu'on attend encore...

jeudi 29 octobre 2009

Les transports franciliens - mode d'emploi - 2

* Le mal-élevé

Il y a quelques années, dans le métro, les gens se levaient des strapontins quand la rame commençait à se remplir.

De nos jours, de plus en plus souvent, on voit fleurir des rebelles qui ignorent le petit panneau de courtoisie indiquant la phrase suivante: "en cas d'affluence, merci de ne pas utiliser les strapontins".

Quand vous êtes vous-même confortablement installé sur un siège classique, ce n'est pas votre problème. Encore que...

Quand vous commencez à vos sentir à l'étroit et que la personne qui est assise sur le strapontin à côté de vous ne se donne pas la peine se lever pour vous faire un peu de place, ça commence à devenir agaçant. Trois solutions.

- Vous dites à haute et intelligible voix à la personne qui vous accompagne que vous déplorez le temps où les gens étaient polis et se levaient pour faire de la place à leur contemporains. Pour avoir déjà essayé, ça fonctionne quelquefois, mais c'est peu probant, surtout si votre malotru est pourvu d'un I-Pod.

- Vous vous rapprochez de la personne assise et lui écrasez les orteils à plusieurs reprises avec un petit sourire désolé, du genre "excusez-moi mais comme il y a du monde, on me pousse..."

- La meilleure technique est encore de vous accrochez au montant du siège situé derrière votre impoli, lui infligeant la vue de votre aisselle à dix centimètres de son visage. Peu importe si votre déodorant est très efficace. Je ne connais personne qui attend de le savoir, en fait, et qui voyage plus de dix secondes avec l'aisselle d'un inconnu au-dessus du nez.

Les transports franciliens - mode d'emploi

Vous débarquez dans une gare parisienne de votre Corail Téoz ou de votre TGV. Le réseau francilien s'offre à vous dans toute sa complexité et son immensité. Quelques astuces pour ne pas s'y perdre...

1 - La foule
Sauf si vous prenez le métro ou le RER à des heures de nuit, vous allez forcément être confronté de très très près à vos contemporains.
Petit florilège des mésaventures qui peuvent vous arriver, assorti de quelques conseils pratiques.

* Le pervers

Cette rubrique s'adresse surtout aux femmes, encore que...

Mesdemoiselles, Mesdames, vous allez un jour sentir, en montant dans un métro ou un RER bondé, une main se promener sur vos fesses, voire descendre insidieusement jusqu'à votre entrejambe. La plupart du temps, le pervers agit quand la rame est vraiment pleine et quand vous à peine la possibilité de vous décaler de dix centimètres, ce qui ne règle pas le problème.

Plusieurs solutions:

- Vous pouvez essayer de vous tortiller pour échapper à la main baladeuse, mais outre le peu de place que vous avez pour effectuer des contorsions, vous risquez d'attirer l'hire de vos voisins sans pour autant décourager le malotru.

- Une autre solution s'adresse à celles qui portent des talons. Il vous faut essayer d'identifier votre agresseur, et trouver ses pieds, généralement peu éloignés des vôtres. La technique consiste ensuite à lui écrabouiller les orteils en appuyant bien tout le poids de votre corps sur vos talons. N'arrêtez pas avant d'avoir entendu le petit couinement de douleur caractéristique, et surtout d'avoir senti la main de l'intrus se décoller de vos fesses.

- La dernière solution, plus radicale, est réservée aux plus hardies. Il vous faut faire preuve de rapidité et de culot.
Il s'agit d'attraper rapidement la main qui se promène sur votre fessier, d'une poigne ferme et volontaire. Sans laisser au pervers le temps de réagir, levez sa main au dessus de vous et demandez bien fort à la cantonade: "J'ai trouvé cette main sur mes fesses! C'est à qui?"...Hilarité garantie dans le wagon, et tranquillité assurée du côté de votre pervers, qui laissera certainement en paix les attributs de ces dames pendant longtemps...

* Le mélomane exhibitionniste

Avec l'arrivée des téléphones portables 3ème génération, vous aurez souvent l'occasion d'entendre des mélodies, souvent peu en rapport avec vos propres goûts musicaux, crachées par les appareils de gens souvent jeunes et certainement désireux de vous faire partager leur passion.

N'hésitez pas! Si vous possédez un appareil de ce type, faites également partager vos propres goûts! Et engagez les autres usagers à faire de même. Si vous savez pousser la chansonnette, c'est également l'occasion de faire entendre votre voix. Les technologies d'aujourd'hui ont permis de dépasser le traditionnel walkman et font de votre téléphone un véritable ghettoblaster. Ce sera un progrès magnifique que d'entendre dans chaque rame de métro une joyeuse cacophonie qui égayera nos transports quotidiens!