vendredi 15 octobre 2010

Rock n' roll, Baby! Part III


Et début septembre, en apothéose, un de mes amis m'a donné l'occasion, pour mon anniversaire, d'aller voir un groupe dont je suis une fan inconditionnelle depuis ma plus tendre adolescence. Le 13 septembre, à Bercy, j'ai donc réalisé mon rêve rock numéro 2: assister à un concert des Guns n' Roses.

Les Guns, pour moi, ce sont deux personnages: Axl Rose, le chanteur à la voix nasillarde, au visage d'ange et aux tenues décalées, et Slash, le guitariste métis et mystérieux aux accents blues, avec ses lunettes noires, son haut-de-forme, ses tatouages et ses pantalons moulants en cuir.

Il se trouve que les deux ne peuvent plus s'encadrer depuis l'album "The Spaghettis Incident", sorti en 1996. Le dernier enregistrement commun est une reprise des Rolling Stones, "Symapthy for the Devil", qui figurait sur la BO du film "Entretien avec un Vampire", la même année.
Les Guns n' Roses, aujourd'hui, c'est en fait quelque chose comme "Axl Rose and friends". De l'ancienne formation il ne subsite qu'Axl et Dizzy Reed, le claviériste. Matt Sorum, le batteur, tourne à présent avec Slash.

La première partie fut déroutante, sauf si on aime le horror punk aux tendances hardcore (Comment? Qu'est-ce que c'est? Tapez "Murderdolls" sur Google)... Me concernant, c'était une découverte, et même si je suis en train d'éduquer mon oreille au heavy metal, elle a saturé rapidement. Par contre, le message était simple: "I love to say fuck"... Métaphysique, quand tu nous tiens...

Quant au concert des Guns proprement dit, pour commencer, le groupe est resté fidèle à lui-même: une heure et quart de retard. La foule commençait à gronder et autour de moi, en fosse, les plus jeunes s'impatientaient. Ils ne savaient pas, ces petits scarabées, que la ponctualité n'était pas la qualité première de la bande à Axl. Tout ça fut oublié dès les premiers accords. Et ce fut du délire au deuxième titre, le mythique "Welcome to the Jungle". C'est à ce moment-là que j'ai ressenti une poussée dirigée de l'arrière vers l'avant proportionnelle au poids de la foule déplacée...C'est à dire tout Bercy moins la dizaine de personnes placée entre la scène et moi...Pour information, aller dans la fosse d'un concert de hard rock à cette distance de la scène est suicidaire quand on est une femme, sauf à être dotée d'une carrure exceptionnelle pour le genre. C'est pourquoi je ne m'y serais jamais risquée sans un blindage de choc, à savoir deux bodyguards d'une efficacité redoutable.

Alors certes, les Guns de la grande époque, ça devait être autre chose. On voit bien qu'Axl accuse non seulement son âge, mais aussi les 25 dernières années de débauche. Exit les kilts et les apparitions torse nu, chaînes et tatouages apparents pendant les concerts. Le jean (troué) et les vestes à paillettes sont de rigueur, et ne masquent pas la vingtaine de kilos apparus depuis "Appetite for Destruction", le tout premier album du groupe. Mais qu'importe le flacon, pourvu qu'il y ait l'ivresse. Et l'ivresse, en l'occurrence, c'était bien le rock et les solos inoubliables sur "Knockin' On Heavens Door", "November Rain" ou "Sweet Child O' Mine". C'était aussi une interprétation acoustique de "Don't Cry" par 8000 personnes et une version toute personnelle d'un titre d'AC/DC, "Whole Lotta Rosie". Deux heures trente de concert que le journaliste du Parisien a qualifié de "pâle prestation de rois déchus du hard rock". C'est certain que lorsqu'on assiste à un concert de rock assis dans une loge en dégustant champagne et petits fours, on a du mal à saisir l'âme d'un groupe et l'émotion véhiculée par une musique.

En conclusion, comme dirait Axl:

"Yeah this song is dedicated to

All the Guns n'f****' Roses fans

Who stuck with us through all the f**** shit

And to all those opposed...

Hmm...well..."

En photo, Darren Jay Ashba, un des guitaristes des Guns, le dernier arrivé dans le groupe. Il n'est pas sans rappeler, dans les attitudes et le style, un certain...Slash...

Rock n' roll, Baby! Part II


Fin août, je me suis rendue au festival Rock-en-Seine, au Domaine National de Saint-Cloud, dans les Hauts-de-Seine. Même si je déteste les clichés, il faut bien dire que cet évènement est à l'image du département dans lequel il a lieu! Un cadre très classe, un festival "blockbuster" à gros budget, des têtes d'affiche qui sont autant de stars internationales, un site très propre où l'attention est mise sur le développement durable (gobelets consignés, toilettes sèches...), des scènes à l'acoustique tonitruante...On est loin de la fête de l'Huma et de ses amplis poussifs qu'on pourrait couvrir en fredonnant l'Internationale!

Certes, le budget, et donc le tarif n'est pas le même: 19€ pour trois jours de festival au parc de la Courneuve (avec la rencontre des sections PCF de France et de Navarre, du monde entier - même celle de Cuba, si, si... en prime et une foultitude de débats passionnants: "Comment vaincre le capitalisme? Le marxisme, une idée neuve? Un scénario à la Jurassik Park est-il possible au PCF? Les dinosaures et les éléphants peuvent-ils cohabiter dans un monde où l'homme est un loup pour l'homme?"...etc etc...). 99€ pour trois jours de festival à Saint-Cloud, sans débats, mais avec des expositions, des plateformes de jeux vidéo, des partenaires qui offrent des cadeaux, etc etc...Un festival bobo, en quelque sorte, où l'on se la joue roots mais pas trop pendant trois jours.

Sur la programmation, rien à dire si ce n'est qu'à l'instar des Eurockéennes de Belfort, elle s'élargit d'année en année à d'autre styles musicaux. Ici, c'est l'électro, et en Franche-Comté, c'est plus le hip-hop. Il n'empêche que depuis quelques années, Rock-en-Seine m'a donné l'occasion de voir quelques beaux monuments du rock: les énervés sur le retour de Rage Against The Machine, Oasis (non, j'déconne!), The Offspring (oui, j'adore le néo-punk californien, et alors?), The Prodigy, Queen of The Stone Age...Cette année, j'ai cependant regretté qu'on programme un groupe comme Skunk Anansie à 18h30 le vendredi. C'était tout simplement impossible d'arriver à temps, compte tenu de la circulation parisienne, quand on n'avait pas pris son après-midi.

Mon prochain festival sera sans doute le Main Square Festival, qui se déroule le premier week-end de juillet à Arras. Les deux dernières programmations, résolument rock, me faisaient piaffer d'envie. Au pire, le Hellfest, s'il n'est pas tué par la fronde catho-villiériste vendéenne, me tend les bras....Non, j'plaisante!

En photo, Deborah Dyer, la chanteuse de Skunk Anansie, à Rock-en-Seine cette année

jeudi 14 octobre 2010

Rock n' roll, Baby! Part I


Suite aux courriels désespérés de nombreux fans de ce blog...Enfin, plus exactement suite au courriel d'une de mes lectrices (de ma seule lectrice?) me demandant de prendre à nouveau la plume, je vais essayer de recommencer une activité de bloggueuse non-intermittente.

Il faut dire que mes excuses pour ne pas écrire, à bien y réfléchir, sont toutes aussi foireuses les unes que les autres: Pas le temps (et les autres, ils font comment? Ils ne prennent pas de RTT pour écrire, à ce que je sache!), manque d'inspiration (ah bon? Il faut de l'inspiration pour écrire? Et pourquoi pas du talent, tant qu'on y est?), nouvel amour (ça c'est vrai, mais ce n'est pas une excuse!)...

Pour me remettre en jambes, je vais donc commencer par un sujet léger. Je vais vous conter mon été rock n' rollesque. N'ayez crainte, je ne vous assommerai pas avec des considérations boboisantes telles qu'on peut les trouver dans les magazines spécialisés ou dans les pages culture des quotidiens nationaux. Pas de "riffs punko-psychédéliques déchaînés", ni de "Leur nouvel album s'inscrit dans un style underground, tourmenté et pourtant plus mature"...Amatrice de rock au sens large, j'aime aussi les groupes dont les leaders ne sont pas morts, et qui connaissent un certain succès commercial. Je sais, la honte. C'est un peu comme regarder le JT de TF1 alors que le Grand Journal de Canal est en clair au même moment. C'est pas branché du tout. Tant pis, j'assume.

J'ai effectué en juin dernier mon baptême de Stade de France. Je n'avais jamais assisté à un concert dans un stade, à vrai dire. Et pourtant, mon rêve rock numéro 1 aurait été de voir le "Live in Wembley '86" de Queen, mais j'étais sans doute un peu jeune pour ce type d'évènement à l'époque. Mais passons.

Muse a rempli deux soirs de suite le stade mythique de Saint-Denis en ce mois de juin. Mes billets étaient réservés depuis décembre, en fosse naturellement. Enfin, en pelouse. Muse a quelque chose de Queen, un je ne sais quoi de génie, quelque chose de déroutant qui les rend inclassables. La bande à Freddie maniait aussi bien le hard rock que le rockabilly, et a inventé l'opéra-rock (le premier qui cite Mozart sera flagellé en place publique). La bande à Matthew s'inscrit dans cette ligne. Ils savent tout faire, ou presque, sont imprégnés de nombreuses influences et la synthèse de tout cela vous fait passer de l'euphorie des guitares survoltées et saturées à la mélancolie classique des intros au piano.

Muse en concert, c'est du plaisir à l'état pur pour les oreilles. Pour les yeux, sans doute aussi, mais mon mètre soixante cinq et demi était trop court pour que je puisse voir autre chose que les amplis placés au-dessus de la scène. Hé oui, un stade n'est pas une salle de concert, et c'est là que réside mon intense déception. Pour assister au spectacle, j'ai du renoncer à avancer et refluer vers l'arrière de la pelouse. A cette distance, Matt Bellamy était à peine une silhouette...Et les écrans géants ne sont qu'une maigre consolation, car ils ne permettent pas de voir tout ce qui se passe sur scène.

En revanche, la tournure résolument électro de ce nouvel album me chagrine. Avec The Prodigy, je pensais aimer la fusion rock-électro. En fait, il n'y a que The Prodigy qui réussisse à fusionner réellement les deux musiques, à la fois dans les compositions et dans l'esprit. Les autres superposent, entassent, collent...Ca reste plutôt rock ou plutôt électro, et en l'occurrence Muse a choisi la voie électronique. Dommage, pour les fans de rock...

En photo, Muse...